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La lutte contre le commerce informel à Alger

Le nouveau marché des fruits et légumes, aménagé à proximité du stade communal de Rouiba, n’est toujours pas exploité. La structure est prête à recevoir les vendeurs informels recensés depuis deux mois. L’endroit était toujours désert, samedi dernier. Cette nouvelle aire commerciale est constituée d’une plateforme goudronnée, d’une clôture et d’une centaine d’étals montés avec des barres de fer.

D’autres bouts de ferraille laissés çà et là augurent de nouvelles installations (ou désinstallation). La toiture (de la toile bleue) a momentanément « disparu ». L’environnement immédiat du marché est ainsi constitué : le stade d’un côté, un quartier résidentiel et une rue peu fréquentée, de l’autre.Pour le reste, il faut regarder le ciel : le marché est aménagé sous une ligne de transport de courant électrique de haute tension.

Comment est-ce possible ? Autrement dit, est-il permis ou interdit de construire sous une ligne électrique ? « C’est normal ! », « Ce n’est rien », répond le président de l’APC, Omar Koudri. « Où est le problème ? Ce n’est qu’une plateforme et une clôture, et puis j’ai aménagé et non construit », soutient-il. Le P/APC reconnaît, cependant, le danger : « Il peut y avoir peut-être une rupture de câbles.

Le risque existe. Allah ghaleb, même les avions passent au dessus de nous. Va-t-on interdire le passage des avions ? » Sonelgaz, quant à elle, met cette situation sur le compte de l’« ignorance » des données réglementaires. On parle, par conséquent, « d’agression contre ouvrage ».« En aucun cas, techniquement parlant, on ne doit avoir une activité sous l’ouvrage », affirme le directeur du service technique et de la sécurité à la direction générale de cette entreprise publique.

Selon les normes internationales en vigueur, il est institué un « couvert de servitude », c’est-à-dire un couloir de sécurité. C’est la distance qui doit exister de part et d’autre des lignes électriques et des constructions. Elle est calculée, indique-t-on, en fonction de la hauteur des pylônes (5 m en moyenne) en ajoutant quelques mètres pour le balancement des conducteurs (fils). « Ces mesures sont valables pour les lignes de haute et de moyenne tensions », insiste-t-on.

Sonelgaz, avance-t-on, n’est pas sollicitée dans pareil projet « parce qu’elle n’est pas un agent public ». Ce marché de proximité ne doit donc pas être aménagé en ce lieu. Si cette réalisation est donnée comme « normale » par les autorités locales de Rouiba, il reste à savoir pourquoi elle n’est pas encore fonctionnelle. « La date d’inauguration est dépassée », révèle le P/APC. Le problème ? Selon M. Koudri, ce sont les vendeurs informels qui refusent de rejoindre cette nouvelle structure. Pourquoi ? « Il faut voir avec eux ! », tonne-t-il.

Les trabendistes activent encore ce samedi aux alentours du marché de la ville, à quelques pas du nouveau siège de la circonscription administrative de Rouiba. Ils sont originaires de la commune, mais aussi de Médéa, Boumerdès et de Bouira, et ils sont tous bénéficiaires d’étals dans le nouveau marché, précise M. Koudri. Le projet a coûté une bagatelle, informe-t-il, sans toutefois « avoir en tête le chiffre exact ». L’explication du maire : « Les gens aiment l’anarchie ». La solution ? « Interdire l’anarchie ». Comment ? « Appliquer la loi»…

Par Djamel Chafa - El Watan