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Coopération gazière Algéro-Russe

L’Algérie est le deuxième fournisseur de l’UE après la Russie, avec près de 60 milliards de m3 (gaz et GNL). La compagnie nationale Sonatrach a procédé, hier, à Moscou, à la signature avec la société pétrolière russe, Lukoïl, d’un protocole d’accord portant sur la coopération bilatérale dans les hydrocarbures.

C’est ce qu’a indiqué hier un communiqué du groupe russe répercuté par l’APS. Le protocole d´accord, qui prévoit une coopération dans l´exploration et le développement de gisements gaziers et pétroliers, a été signé lors d´une rencontre entre le ministre de l´Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, et son homologue russe, M.Viktor Khristenko, a précisé le communiqué.

Il fait suite à une «série de pourparlers» sur les opportunités de coopération énergétique entre les deux groupes en Algérie, en Russie ou dans des pays tiers, ajoute la même source. Le groupe russe, qui prévoit l´ouverture d´une représentation à Alger, a souligné dans le communiqué que l´Algérie «est l´un des pays prioritaires» pour son développement entamé par «une expansion dynamique à l´international». Gazprom, géant russe de gaz, a également commencé à explorer les possibilités de rapprochement avec Alger.

Une délégation du groupe s´est rendue en Algérie fin mai, pour évoquer, notamment, une collaboration dans le gaz naturel liquéfié. Cette alliance stratégique entre ces deux géants de la production pétrolière et gazière, renforcera, sans coup férir, aussi bien la position de l’Algérie que celle de la Russie au sein de l’Union européenne. Il faut savoir, dans cette optique, que l’Algérie est le deuxième fournisseur de l’UE après la Russie, avec près de 60 milliards de m3 (gaz et GNL), contre près de 125 milliards de m3 pour la Russie.

Aussi, l’Algérie constitue-t-elle un concurrent coriace pour la Russie en matière d’alimentation de l’Union européenne en gaz. Cette concurrence s’est accentuée, notamment, après le conflit opposant la Russie à l’Ukraine, au mois de juin 2005. Les raisons de cette discorde, faut-il le rappeler, découlent du fait que Kiev avait alors refusé d’accepter la hausse des prix du gaz décrétée par Moscou. Suite à quoi, le distributeur russe de gaz Gazprom avait fermé les vannes du gazoduc à destination de l’Ukraine.

Ladite crise énergétique a profité à l’Algérie qui a augmenté ses livraisons en gaz à destination de l’Union européenne. En outre, un autre atout qui fait que notre pays constitue un concurrent invincible pour la Russie est le fait que l’Algérie s’est, au préalable, prémuni contre tout risque pouvant émaner contre tout type de tension ou conflit qui puisse éclater en Europe. Cela en établissant des contrats à long terme avec les pays de l’Union européenne, dont l’Algérie est le principal fournisseur en matière de gaz.

Et cette position se renforcera encore davantage à travers les deux gazoducs, en l’occurrence Medgaz et Galsi, reliant respectivement l’Algérie à l’Espagne et à l’Italie. Ces deux projets seront opérationnels en 2009. C’est donc au vu de tous ces atouts que la Russie ne cesse de se rapprocher de l’Algérie. Rappelons dans cette optique les différentes visites officielles effectuées par les représentants russes dans notre pays et la dernière en date est celle de l’envoyé spécial de Vladimir Poutine, M.Igor Ivanov.

Il convient de souligner enfin que le ministre algérien de l’Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, en visite de trois jours à Moscou depuis mercredi dernier, s´est entretenu, depuis son arrivée, avec plusieurs responsables russes, notamment le vice-premier ministre russe, M.Dimitry Medvedev, le secrétaire du Conseil russe de sécurité, M.Igor Ivanov, et le président de la Chambre russe de Commerce et d´Industrie, M.Evgenie Primakov.

Par Hakim Kateb - L'Expression